De Bruno Traversi

Bruno Traversi et Chrystel Delaigue (dir.), Propos sur l’éducation selon C.G. Jung – L’inconscient collectif chez l’enfant et l’enseignant : enjeux pour l’individu et la société, Editions du Cénacle, 2019.

L’enfant vient au monde avec un « savoir » inconscient, qui l’inscrit dans le monde. Selon Jung, nous possédons dès la naissance un inconscient collectif qui nous réunit, qui relie les parents et leurs enfants, l’enseignant et leurs élèves. La question de la « transmission » est à réinterroger à partir de cet inconscient collectif que Jung théorise, en partie avec Wolfgang Pauli, l’un des pères de la physique quantique. Selon Jung, tout parent, tout enseignant, éducateur, devrait faire un travail sur soi et s’interroger : Quelle place donner à l’autorité ? Comment « monter sur l’estrade ? » A quelles conditions psychologiques et intellectuelles suis-je en mesure d’éduquer et d’enseigner ? Selon eux, le “savoir scientifique” et la “connaissance de soi” (individuation) sont indissociables. D’une manière générale, les choix que fait la société en matière d’éducation sont relatifs aux connaissances scientifiques. Or, la physique moderne et la psychologie de l’inconscient de Jung, dans la première partie du XXe siècle redéfinissent la théorie de la connaissance en redonnant une place aux Idées innées et, comme moyen de saisie du réel, à l’introspection et à l’imagination, à côté de la raison – facultés qu’il faudrait développer chez l’enfant.


Bruno Traversi et Alexandre Mercier (dir.), L’Arrière-monde ou l’Inconscient neutre – Physique quantique et psychologie des profondeurs selon W. Pauli et C. G. Jung, Editions du Cénacle, 2018.
L'Arrière-monde ou l'Inconscient neutre

Avec une préface d’Antonio Sparzani – physicien théoricien à l’Institut de Physique Nucléaire italien. Une étude sur l’Arrière-monde ou “monde antérieur”, à la fois physique et psychique, au croisement de la physique quantique et de la psychologie des profondeurs. Pendant plus de 25 ans, Carl Gustav Jung, le fondateur de la psychologie des profondeurs, et Wolfgang Pauli, l’un des pères de la physique quantique, collaborent pour trouver l’unité sous-jacente de la psyché et de la matière. Selon eux, l’inconscient, dans ses profondeurs, n’est pas psychique, mais “neutre” – à la fois physique et psychique, il constitue un Arrière-monde indifférent à la flèche du temps, dépassant les dualités monde intérieur/monde extérieur, physique/psychique. A la recherche d’une nouvelle science qui réunira la physique et la psychologie, les deux savants s’intéressent à l’alchimie et particulièrement à son principe opératoire, l’Imaginatio vera, grâce auquel les objets du monde antérieur peuvent prendre “forme et couleur”, et apparaître dans le monde sensible parmi les choses. L’Imaginatio vera est également au principe des théophanies comme chez le maître soufi Ibn ‘Arabî ou chez Morihei Ueshiba. Les travaux de Jung et de Pauli permettent non seulement de mieux comprendre les relations (causales et synchronistiques) que l’homme entretient avec son milieu, mais ouvrent également de nouvelles perspectives d’évolutions scientifiques et spirituelles. Collectif – textes réunis par Bruno Traversi et Alexandre Mercier pour une approche transdisciplinaire.

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Le corps inconscient et l’Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli, L’Harmattan, 2016.
Etude sur le corps entre psychologie de Jung et physique quantique
Avec une préface de Michel Cazenave
et une postface de Baldine Saint Girons
le corps inconscient

En deçà de notre corps «ordinaire» (sensitif et réactif, «corps animal»), il existe une autre dimension du corps, qui nous relie à ce que C.G. Jung et W. Pauli appellent l’«inconscient collectif» et qu’ils identifient à l’âme du monde. C’est ce «corps originel» que l’auteur nous décrit, en comparant les pratiques corporelles occidentales et orientales.
Au confluent de l’Occident et de l’Orient (du Japon), Bruno Traversi fonde son étude sur la collaboration, 25 ans durant, de Carl Gustav Jung avec Wolfgang Pauli, l’un des «pères» de la physique quantique, autour du rapport de l’esprit et de la matière.
De la même manière qu’il existe un arrière-monde (étranger à la flèche du temps et à la causalité) au sein de la matière, un arrière-monde au sein de l’esprit, il existe un arrière-monde au sein du corps – un «corps originel». L’auteur décrit précisément, à partir d’observations faites en séances pendant 10 ans, la nature et la spontanéité de ce corps originel qui porte les marques de l’éternité.
Le livre comprend une étude précise de la danse extatique Kagura Mai de Ueshiba Morihei (étude de la transe et de ses phénomènes associés, visions, modifications du rapport à l’espace et au temps, synchronicité).

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L’inconscient neutre – Etapes psychologiques de la genèse d’un concept chez W. Pauli et C.G. Jung”, revue PLASTIR, 2018.

Carl Gustav Jung et Wolfgang Pauli, l’un des pères de la physique quantique, collaborent pendant un quart de siècle, de 1932 à 1958, pour tenter de saisir l’unité sous-jacente de la matière et de l’esprit, autrement dit de résoudre « le problème psychophysique ». Leurs échanges les conduisent à l’hypothèse selon laquelle l’inconscient dans ses couches les plus profondes n’est pas seulement psychique, mais également physique, ou ni l’un ni l’autre ; ils développent ainsi, point d’orgue à leur collaboration, le concept d’« inconscient neutre », neutre quant à la distinction entre physique et psychique. Leur correspondance, publiée chez Albin Michel sous la direction de Michel Cazenave, montre l’apport décisif de Wolfgang Pauli – et, à travers lui, de la physique quantique – à la psychologie des profondeurs. Toutefois, cet apport du physicien est à situer au sein d’une dynamique heuristique du dialogue où les deux savants affrontent et surmontent, tour à tour, leurs préjugés intellectuels.


« Le dévoilement du corps et le monde antérieur chez Jung et Pauli – ou les voies d’une alchimie moderne », Ecritures, Cahier Jungiens de psychanalyse, pp. 135-153, 2016.

La question du corps chez Carl Gustav Jung s’enracine dans sa théorie d’un « monde antérieur », dans lequel la sphère physique et la sphère psychique ne sont pas encore distinctes, et qui est au soubassement de la réalité telle qu’elle se donne à nous ordinairement – théorie qu’il façonne avec Wolfgang Pauli, l’un des pères de la mécanique quantique. Questionner le corps dans une perspective jungienne exige alors de comprendre le développement de ce plan fondamental en notre plan d’existence ordinaire où les sphères physique et psychique sont distinctes et s’opposent. L’accès à ce monde antérieur exige un enfouissement qui permet de mettre au jour des faits d’un nouveau genre pour lesquels les césures entre intériorité et extériorité, entre sujet et objet, ne sont plus valables. En alchimie et dans le yoga, cet enfouissement en soi se double de phénomènes d’extériorisations qui modifient le corps et son environnement. À l’occasion de ces extériorisations se révèle un corps originel capable de refléter et d’explorer les objets de la psyché.

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« Les marqueurs corporels de l’atemporalité comme signes de l’Arrière-monde selon C.G. Jung et W. Pauli » , revue Présence n°9, 2016 – de l’Université du Québec UQAR.

En nous fondant sur les travaux de Carl Gustav Jung, fondateur de la psychologie des profondeurs, et de Wolfgang Pauli, l’un des pères de la physique quantique, nous proposons une analyse de l’inscription du sujet dans le temps. À partir d’une approche phénoménologique de la danse Kagura Mai, danse japonaise de type extatique que nous avons étudiée en atelier pendant dix ans dans le cadre de notre thèse de doctorat, nous mettons en évidence l’existence de marqueurs corporels de l’atemporalité qui semblent indiquer l’existence d’un plan sous-jacent, un « plan antérieur », indifférent à la flèche du temps selon Jung et Pauli. Dans le champ des croyances japonaises, la danse Kagura Mai est perçue comme la résurgence d’un temps originaire propre à renouveler le monde.


« La déchirure de l’espace et la naissance du sujet – selon C.G. Jung et W. Pauli », revue PLASTIR n° 42, 2016.

Bruno TRAVERSI vient de publier « Le corps inconscient et l’Âme du monde selon C.G. Jung et W. Pauli » dans la collection Ouverture Philosophique des éditions l’Harmattan (2016). C’est donc tout naturellement qu’il aborde avec brio ce sujet dans l’essai qu’il nous propose pour PLASTIR en nous résumant son approche comme suit: « Carl Gustav Jung et Wolfgang Pauli collaborent pendant un quart de siècle autour du rapport entre la sphère physique et la sphère psychique. Leur exploration conjointe du « problème psychophysique » les conduit à admettre l’existence d’un arrière-plan au monde phénoménal, arrière-plan « mi-physique mi-psychique ». Ce modèle, qu’ils établissent à l’aune de la physique et de la psychologie modernes, remet en question la représentation que nous nous faisons de l’inscription de l’homme dans son milieu. Il suppose, en effet, que l’existence de l’homme, sa présence et son agir en ce monde, s’enracine dans ce plan antérieur où ne vaut ni la flèche du temps ni l’espace comme étendue, ni non plus la séparation entre moi et autrui ou encore la causalité. Sa présence et sa structure transparaissent notamment à l’occasion de certains états psychologiques lors desquels, le moi étant mis hors circuit, les couches primaires de la psyché peuvent se révéler, comme dans certains rêves de Pauli, ou encore lors de danses extatiques. La danse Kagura Mai, danse extatique de type mandala, que nous avons étudiée en atelier pendant dix ans, témoigne de l’existence de ce plan antérieur et de son influence dans le geste. Il nous semble ainsi constituer la substructure commune au sujet et au monde, comme un espace originel unique dont l’espace intime (du moi) et l’espace mondain (du non-moi), dans leur dichotomie, seraient les reflets opposés. » Il en va ici d’une ouverture profonde touchant autant cette praxis et cette philosophie qu’une chorégraphie intime. Nous entendons par là ce point nodal où la plasticité des corps offre le moins de résistance à celle de l’esprit, où l’entre-deux de Jung et Pauli fait écho aux approches neurophénoménologiques ou mésologiques décrivant l’indissociabilité de l’entité corps-esprit-monde. Entrons dans la danse !


« Le mandala, objet d’art transdisciplinaire » , revue DEMéter du CEAC Lille 3, 2016.

Depuis le milieu du XXe siècle, le concept de « mandala » est présent dans le champ de la modernité artistique, et tout particulièrement dans le domaine de l’art-thérapie. Le mandala y est présenté comme une œuvre d’art à contempler ou à réaliser, non seulement expressive de l’âme, mais encore propre à « soigner », ou même propice à la réalisation de soi. De plus, les « mandalas » se retrouvent non seulement dans le cadre des pratiques picturales, mais aussi en danse ou encore en architecture. Le concept de mandala est employé dans les études sur l’art sacré, du bouddhisme, mais aussi d’autres traditions ; il est également utilisé dans le champ des études historiques et ethnologiques concernant les rituels de fondation des villes ; il se retrouve encore en psychologie, au premier chef chez Carl Gustav Jung ; mais aussi en physique moderne, chez Wolfgang Pauli. Ainsi, le mandala est un objet que l’on peut qualifier de « transdisciplinaire », au sens que Basarab Nicolescu confère à ce terme au regard du changement de paradigme culturel engagé avec l’avènement de la physique quantique.


Bruno Traversi et Alexandre Mercier, « Hypothèse d’une structure inconsciente du mouvement : Approche de la danse du mandala » , revue DEMéter du CEAC Lille 3, 2013.

Carl Gustav Jung atteste, pour l’avoir observé chez ses patientes, que des figures en forme de mandala peuvent être produites spontanément et dans une relative inconscience, soit sous forme de dessins, ou encore à travers le tracé de danses extatiques. Nous avons pu en effet constater, à l’occasion de danses Kagura Mai 神楽舞que, dans un certain état psychique caractérisé par une nécessité intérieure évacuant complètement la volonté, des mouvements impersonnels peuvent émerger en se configurant sous formes géométriques, dont la plus élémentaire est le cercle avec sa dynamique de circumambulation. L’émergence de ces figures se produisant en chacun des actants, c’est le collectif des danseurs qui se voit ainsi ordonné spontanément. Le mouvement répondrait-il alors à une structure relevant des couches les plus profondes de la psyché, c’est-à-dire de l’inconscient collectif ? Le geste, la marche, la posture trouveraient-ils leur racine bien en-deçà du moi, dans la psyché où s’aplanit selon C. G. Jung et W. Pauli, la dualité entre l’universel et le singulier, entre l’individuel et le collectif, ou encore entre la sphère physique et la sphère psychique ? En croisant les points de vue du philosophe, du physicien et du psychomotricien, nous nous proposons de tirer de ces expériences dansées l’hypothèse d’une structure inconsciente du mouvement.


« Figures de la gouvernance chez Adriano Olivetti et Carl Gustav Jung » , revue de psychologie internationale RIPCO, 2013.

Le management chez Adriano Olivetti – figure emblématique de l’entrepreneuriat italien du XXe siècle – revêt, d’une part, l’aspect d’une rationalisation de l’organisation du travail sur le modèle de Taylor et, d’autre part, se fonde sur des principes d’individuation inspirés en partie de la psychologie analytique de Carl Gustav Jung. L’OST de Taylor peut se caractériser comme un processus d’assujettissement que l’architecture circulaire du panoptique de Bentham figure – selon la perspective de Michel Foucault. A l’inverse, l’individuation de Jung se présente comme un processus libérateur visant l’autonomie du sujet qui peut être figuré par un autre type de cercle, celui du mandala. Les deux types de cercles renvoient à deux types de pouvoir central : le premier est celui d’un pouvoir directif au regard scrutateur, le deuxième est celui d’un pouvoir introspectif au regard contemplatif. Tandis que le pouvoir directif se fonde sur un rapport de sensibilité et de causalité, l’efficience du pouvoir introspectif consiste en une « influence muette » qui suppose l’existence d’un lien a-causal, lien de correspondance ou de « synchronicité », entre les individus. Jung élabore le concept de synchronicité au cours d’un travail commun – entre 1932 et 1958 – avec le Prix Nobel de Physique, Wolfgang Pauli. Le psychologue et le physicien s’accordent – en regard des phénomènes a-causaux observés en physique subatomique comme en psychologie – sur la nécessité de faire de la psyché un domaine transcendant et reliant immédiatement la sphère physique et la sphère psychique, l’intériorité et l’extériorité. Le caractère à la fois personnel et collectif que Jung et Pauli prêtent à l’inconscient semble ainsi fonder un modèle de gouvernance centralisée dont la légitimité et l’efficience repose paradoxalement sur la vertu et la non-ingérence – dont le parangon chinois est l’Empereur Jaune.

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« Danse et divertissement, le renouveau du monde dans la tradition japonaise » , revue VERSUS, 2012.

L’un des mythes fondateurs du shintō fait procéder le renouveau du monde d’une danse sacrée exécutée par la divinité Ame-no-Uzume-no-mikoto [天宇受売命]. Dans ce mythe, dit de la porte de la caverne [Ame-no-iwayado, 天の石屋戸], Uzume exécute, devant l’assemblée des dieux, une danse de divertissement dans le but de faire sortir la déesse solaire Amaterasu [天照] de la caverne où elle s’était recluse, plongeant ainsi le monde dans les ténèbres. Ce mythe, considéré comme le prototype des danses extatiques Kagura [神楽], est un mythe de la fertilité et du renouveau du monde : en sortant de son antre, Amaterasu inonde le monde de sa lumière lui rendant sa vitalité. Ainsi, la danse comme divertissement se voit revêtue d’une qualité des plus sérieuses qui a trait au mouvement de la vie dans son déclin et sa résurgence. Plus encore, Uzume, en dansant, fait rire la myriade des divinités rassemblées autour d’elle. Et c’est proprement en entendant ces rires que la déesse solaire, intriguée par le fait que le monde puisse se divertir alors même qu’il est plongé dans l’obscurité la plus profonde, ouvre la caverne. La renaissance du monde procéderait-elle alors du plaisir provoqué par la danse ?


Conférences et séminaires :

• Séminaire de philosophie sur l’éducation selon Jung et Pauli – Université des Seychelles, 2013
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Enjeux et dilemmes de la relation éducative de Platon à W. Pauli et C. G. Jung
Philosophie de l’éducation : la relation éducative. Objectif : Attester de l’ancienneté et de la diversité des questionnements sur la relation éducative à l’école et en dehors. Contenu : rapport contrainte et liberté ; les différentes formes de l’autorité. La notion de discipline à l’école, règles de vie, autonomie, sanctions. Processus psychologiques en œuvre dans la relation éducative et dans la gouvernance selon la perspective de Carl Gustav Jung. Étude de l’influence des théories de Jung sur le management d’Olivetti (rapport entre éducation et management).

• Conférence sur la structure inconsciente du mouvement selon Jung et Pauli – Université de Bergamo, Italie
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• Conférence sur la pensée de Ueshiba Morihei – Hôtel de ville de Nancy
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