Temple et contemplation

De Henry Corbin, Entrelacs, 2007.

temple et contemplationhenry corbinCe livre constitue un testament, et plus précisément le testimonium (témoignage) chevaleresque d’Henry Corbin. Le lecteur assiste là à l’authentique ” confluent des deux mers ” : la tradition occidentale templière et la tradition orientale du Temple. L’ouvrage constitue cette confluence érudite entre la tradition chevaleresque de l’Occident et la fotowwat (Compagnons Chevaliers) de la tradition orientale. La leçon profonde de ce livre majeur qui résume avec discrétion une longue vie spirituelle de plus en plus ardente à mesure qu’elle mûrissait au soleil invisible de la Lumière incréée, c’est que l’image archétype du Temple – en Orient comme en Occident – n’est pas séparable de la méthode ” contemplative ” et que finalement ” le contemplateur, la contemplation et le Temple ne font qu’un “. C’est le pouvoir contemplatif qui construit le Temple et le Temple dressé dans l’Imaginal devient ainsi Porte du Ciel. C’est alors que la transcendance, pour reprendre une belle image à la spiritualité islamique, m’est plus proche et présente que l’artère qui palpite sa vie à ma tempe… Gilbert Durand

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L’imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’ Arabî

De Henry Corbin, Entrelacs, 2006.

imagination créatrice henry corbinIbn’Arabi (Murcie 1165-Damas 1241), philosophe, théologien et mystique musulman, est reconnu dans la tradition du Soufisme comme le plus grand Maître. C’est le philosophe qui a sans doute le mieux théorisé l’unicité de Dieu, reconnaissant la présence divine en toute forme et toute image. Disant de lui : ” Je ne suis ni un prophète, ni un Envoyé, je suis simplement un héritier, quelqu’un qui laboure et ensemence le champ de la vie future “. Ibn’Arabi se donnait la capacité de convoquer les prophètes hors de ” présences imaginales ” se considérant comme l’équivalent des Envoyés de Dieu. Plus qu’une biographie du Maître Ibn’Arabi, l’ouvrage est une étude, une analyse approfondie de l’univers de la spiritualité comme source de l'” imagination créatrice “. Selon ces réflexions et méditations, la Création, macrocosme cosmique, ombre visible de la lumière originelle est d’abord une matérialisation du verbe divin. Aux conditions initiales de la création des mondes répond la créature imaginant aussi son monde ou ses mondes, poursuivant elle-même la création et renouvelant. C’est par cette étude, fondatrice dans son œuvre, que Corbin a forgé le concept ” d’imaginal “, initiant ici le décloisonnement qu’il poursuivra à travers toute son œuvre entre l’imaginaire et la science.

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Physique moderne et philosophie

De Wolfgang Pauli, Albin Michel, 1999.

physique moderne et philosophieWolfgang Pauli, né à Vienne en 1900 et mort à Zurich à l’âge de cinquante-huit ans, est l’un des physiciens majeurs de notre siècle Père, dès 1925, de ce que l’on appelle le “principe d’exclusion”, inventeur, en 1931, de cette particule fantastique puisque ne possédant en principe ni charge ni masse qu’est le neutrino, Pauli, qui reçut en 1946 le prix Nobel de physique, est aussi l’un des fondateurs de la physique quantique qui a véritablement révolutionné notre vision du monde.
Mais Wolfgang Pauli ne s’est pas contenté d’être un physicien et un théoricien hors-pair. Devant l’ébranlement sans précédent que provoquait la physique moderne relativité générale et physique quantique mêlées, il a été l’un de ceux, aux côtés de Niels Bohr, Werner Karl Heisenberg ou Erwin Schrödinger, à penser cette révolution pour en évaluer les conséquences et en tirer les principes d’une véritable philosophie moderne.
Dans la lignée de La Partie et le tout, où Heisenberg rapporte les discussions incessantes qu’il avait avec Bohr et Pauli dans la plus grande liberté d’esprit, Physique moderne et philosophie nous introduit à certains des points cruciaux de la nouvelle physique. Dans une extraordinaire audace de pensée, cet ouvrage jette aussi les ponts vers des disciplines apparemment totalement étrangères, comme les antiques philosophies mystiques, la science de l’inconscient ou l’histoire de la philosophie, ouvrant ainsi d’immenses territoires de réflexion au sujet desquels nous n’avons pas fini de nous interroger.amazon-premium

Synchronicité et Paracelsica

De Carl Gustav Jung, Albin Michel, 1988.

synchronicité et paracelsicaLa synchronicité représente de toute évidence l’un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l’oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier “repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu’ici – parce qu’il ne se présente pas chez nous – auquel j’ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité“, il ne se décide cependant à publier à son sujet d’une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante. Encore ne s’agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu’il qualifie d'”obscur” et de “problématique”, mais d’y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne. S’il se résout à cet effort, c’est par un double souci d’élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l’importance humaine du phénomène, et l’exigence intérieure du souci thérapeutique qui l’a toujours animé. C’est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu’il était non seulement temps, mais qu’il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l’une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung – qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d’autres ouvrages ou d’autres textes déjà publiés. Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C’est que la vue alchimique du monde et du destin de l’homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de la “synchronicité avant la synchronicité”. Il ne s’agissait pas seulement par là de faire ressortir l’unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l’oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l’alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d’illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective. Michel Cazenaveamazon-premium

Ma vie

De Carl Gustav Jung

 

ma vie jungTraduit de l’allemand par le Dr Roland Cohen et Yves Le Lay avec la collaboration de Salomé Burckhardt Nouvelle édition revue et augmentée d’un index. Propos recueillis par Aniéla Jaffé. «J’ai donc entrepris aujourd’hui, dans ma quatre-vingt-troisième année, de raconter le mythe de ma vie.» C’est au printemps 1957, quatre ans avant sa mort, que C.G. Jung, un des grands fondateurs de la psychanalyse, se fait le témoin de lui-même.
Très peu d’événements extérieurs : l’enfance de fils de pasteur, les combats psychiatriques du début du siècle, les voyages en Afrique du Sud et au Nouveau-Mexique, la construction sur un plan symbolique de la tour de Bollingen : autant de précisions autobiographiques qui éclairent cependant la genèse d’une des oeuvres qui ont le plus influencé l’essor contemporain de la psychologie des profondeurs. C’est aussi la rencontre avec Freud, puis les démêlés avec le- maître, jusqu’à la rupture de l’héritier présomptif à propos du rôle de la sexualité dans le développement du psychisme.
Mais toutes ces aventures ne sont évoquées qu’en fonction des rencontres plus fondamentales du conscient et de l’inconscient.
«Ma vie est l’histoire d’un inconscient qui a accompli sa propre réalisation.»

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Correspondance 1932-1958

correspondanceOn savait déjà que Wolfgang Pauli, l’un des plus grands physiciens de ce siècle et prix Nobel en 1946, avait suivi dans les années trente une cure analytique avec l’un des élèves de Carl Gustav Jung, cure dont la série de rêves a été étudiée par Jung lui-même dans Psychologie et alchimie.
Ce que l’on savait moins jusqu’ici, et que l’on découvre avec jubilation dans ce livre, c’est que les relations avec Jung se sont étalées sur un quart de siècle, jusqu’à la disparition de Pauli en 1958.
C’est donc à l’échange entre deux géants de ce siècle que nous assistons ici, dans l’effort de chacun pour comprendre le domaine de l’autre afin d’enrichir et d’approfondir sa propre réflexion : Le but avoué étant de découvrir ce point d’unité dans le réel où la connaissance scientifique objective de la nature à travers ses règles et ses lois et la connaissance intérieure de la psyché et des manifestations de l’inconscient trouveraient une sorce ou une structure communes.
Ainsi voit-on apparaître le concept révolutionnaire de synchronicité, Pauli s’intéresser à l’alchimie ou aux autres philosophies néo-platoniciennes, Jung s’initier à certaines des conceptions de la physique moderne, dans une recherche a deux voix, complémentaire et réciproque, qui représente au total l’une des entreprises scientifique et philosophique les plus originales et les plus audacieuses de notre siècle.amazon-premium