De Henry Corbin, Entrelacs, 2007.
L’imagination créatrice dans le soufisme d’Ibn’ Arabî
De Henry Corbin, Entrelacs, 2006.
Ibn’Arabi (Murcie 1165-Damas 1241), philosophe, théologien et mystique musulman, est reconnu dans la tradition du Soufisme comme le plus grand Maître. C’est le philosophe qui a sans doute le mieux théorisé l’unicité de Dieu, reconnaissant la présence divine en toute forme et toute image. Disant de lui : ” Je ne suis ni un prophète, ni un Envoyé, je suis simplement un héritier, quelqu’un qui laboure et ensemence le champ de la vie future “. Ibn’Arabi se donnait la capacité de convoquer les prophètes hors de ” présences imaginales ” se considérant comme l’équivalent des Envoyés de Dieu. Plus qu’une biographie du Maître Ibn’Arabi, l’ouvrage est une étude, une analyse approfondie de l’univers de la spiritualité comme source de l'” imagination créatrice “. Selon ces réflexions et méditations, la Création, macrocosme cosmique, ombre visible de la lumière originelle est d’abord une matérialisation du verbe divin. Aux conditions initiales de la création des mondes répond la créature imaginant aussi son monde ou ses mondes, poursuivant elle-même la création et renouvelant. C’est par cette étude, fondatrice dans son œuvre, que Corbin a forgé le concept ” d’imaginal “, initiant ici le décloisonnement qu’il poursuivra à travers toute son œuvre entre l’imaginaire et la science.
Corps Spirituel et Terre Céleste
Physique et philosophie
Physique moderne et philosophie
De Wolfgang Pauli, Albin Michel, 1999.
Wolfgang Pauli, né à Vienne en 1900 et mort à Zurich à l’âge de cinquante-huit ans, est l’un des physiciens majeurs de notre siècle Père, dès 1925, de ce que l’on appelle le “principe d’exclusion”, inventeur, en 1931, de cette particule fantastique puisque ne possédant en principe ni charge ni masse qu’est le neutrino, Pauli, qui reçut en 1946 le prix Nobel de physique, est aussi l’un des fondateurs de la physique quantique qui a véritablement révolutionné notre vision du monde.
Mais Wolfgang Pauli ne s’est pas contenté d’être un physicien et un théoricien hors-pair. Devant l’ébranlement sans précédent que provoquait la physique moderne relativité générale et physique quantique mêlées, il a été l’un de ceux, aux côtés de Niels Bohr, Werner Karl Heisenberg ou Erwin Schrödinger, à penser cette révolution pour en évaluer les conséquences et en tirer les principes d’une véritable philosophie moderne.
Dans la lignée de La Partie et le tout, où Heisenberg rapporte les discussions incessantes qu’il avait avec Bohr et Pauli dans la plus grande liberté d’esprit, Physique moderne et philosophie nous introduit à certains des points cruciaux de la nouvelle physique. Dans une extraordinaire audace de pensée, cet ouvrage jette aussi les ponts vers des disciplines apparemment totalement étrangères, comme les antiques philosophies mystiques, la science de l’inconscient ou l’histoire de la philosophie, ouvrant ainsi d’immenses territoires de réflexion au sujet desquels nous n’avons pas fini de nous interroger.
Mysterium conjunctionis – Tome 2
Mysterium conjunctionis – Tome 1
Synchronicité et Paracelsica
De Carl Gustav Jung, Albin Michel, 1988.
La synchronicité représente de toute évidence l’un des noeuds théoriques principaux de la pensée et de l’oeuvre de Jung. Alors que celui-ci en découvre très tôt la présence et les manifestations (il en parle dès 1930), en déclarant à propos du Yi King que ce dernier “repose en effet, non sur le principe de causalité, mais sur un principe non dénommé jusqu’ici – parce qu’il ne se présente pas chez nous – auquel j’ai donné, à titre provisoire, le nom de principe de synchronicité“, il ne se décide cependant à publier à son sujet d’une manière systématique et réglée que très tard dans sa vie, à la fin des années quarante et au début des années cinquante. Encore ne s’agit-il pas pour Jung de fournir une explication définitive à un domaine qu’il qualifie d'”obscur” et de “problématique”, mais d’y ouvrir un accès dont il a la conscience aiguë de combien il se heurte à nombre de préjugés (de nature à la fois intellectuelle, idéologique et subjective) dans la société occidentale moderne. S’il se résout à cet effort, c’est par un double souci d’élucidation scientifique et philosophique, ainsi que devant l’importance humaine du phénomène, et l’exigence intérieure du souci thérapeutique qui l’a toujours animé. C’est pourquoi aussi il a semblé aux éditeurs français qu’il était non seulement temps, mais qu’il y avait nécessité de présenter ces travaux au public francophone, pour que celui-ci ait accès à son tour à l’une des réflexions axiologiques les plus profondes de Jung – qui permet en retour de mieux comprendre nombre de ses considérations dans d’autres ouvrages ou d’autres textes déjà publiés. Entre les deux parties de ce volume consacrées à la synchronicité, nous avons intercalé les trois textes composés par Jung sur Paracelse. C’est que la vue alchimique du monde et du destin de l’homme et la doctrine des arcanes reposent sur la théorie des signatures et des correspondances, qui représente la conception même de la “synchronicité avant la synchronicité”. Il ne s’agissait pas seulement par là de faire ressortir l’unité de pensée et la cohérence qui sous-tendent toute l’oeuvre de Jung dans ses multiples intérêts pour le taoïsme ou l’alchimie par exemple, mais aussi de mettre en lumière le profond arrière-plan psychique que requiert la conception de la synchronicité, et d’illustrer la loi de contamination des archétypes qui préside au travail de la réalité psychique objective. Michel Cazenave
Ma vie
De Carl Gustav Jung